mardi 23 février 2016

je crochète à Marrakech

mardi 20 octobre

crédit photo Ellen

Ce matin j'allais au bureau comme d'habitude, ce soir j'atterris à Marrakech. Je voyage seule et ça ne m'est pas arrivé depuis bien longtemps...
Depuis mon dernier séjour dans la ville rouge en mai 2014, une chose a changé à l'aéroport. Les contrôles de passeports sont très longs et comme tous les avions arrivent en fin de journée, une file sans fin de touristes ou natifs attendent patiemment de passer la douane.
Le chauffeur n'est pas là, j'appelle le riad chambres d'amis. J'avais heureusement noté le numéro avant de partir. Mohammed arrive et me conduit aux portes de la Place JelF. Il a déjà fait plusieurs navettes entre l'aéroport et le riad pour conduire les filles inscrites au workshop.
Sur la place, je suis escortée par un porteur qui doit me conduire jusqu'au riad, à pied. Je plonge à sa suite dans le brouhaha de la place puis dans le silence tout relatif des ruelles de la médina. Je reconnais l'atmosphère des rues, l'ambiance, mais l'effet labyrinthe est instantané. Me retrouverai-je dans ce dédale de ruelles ? Le riad est cependant bien indiqué et très proche de la place.


 Je suis accueillie par Ingrid et son merveilleux sourire. Thé à la menthe et cookies maison, des roses sur les tables, l'ambiance est chaleureuse. Et c'est parti, je dois dérouiller mon anglais. Je suis nerveuse et fatiguée, mais je vais passer une agréable soirée sur la terrasse, dîner avec des filles venant de Hollande, d'Allemagne et même d'Afrique du Sud. Je ne retiens pas tous les prénoms, mais je suis tout de suite comblée par les sourires et la gentillesse des mes partners !
La soupe est délicieuse, le vin aussi. Je mange peu et éprouve quelques difficultés à faire des phrases mais je participe tant bien que mal à la conversation. Dans le riad voisin, une fête en l'honneur de la naissance d'un petit garçon bat son plein.
Nous allons nous coucher sans que j'ai pu voir les couleurs du riad mais ici le blanc et le vert dominent et le lieu, plus grand aussi, diffère du petit riad familial où nous étions l'année dernière. Ici tout est plus tendance, mais l'esprit du riad demeure je crois et je vais le découvrir demain, j'ai toute la journée avant le début du workshop pour explorer les lieux. Je partage ma chambre avec une allemande, Ellen. Nous nous entendons tout de suite très bien.

détail déco dans notre chambre


mercredi 21 octobre

Nous nous réveillons vers 8h Ellen et moi. A l'étage au dessus, sur la terrasse, le petit déjeuner est dressé. Fruits frais, fruits secs, viennoiseries, pain, miel, jus d'oranges pressées, thé et tout ce qui peut  nous faire plaisir. Nous retrouvons les filles autour de la table. Il fait frais et c'est vraiment agréable de déjeuner dehors à nouveau alors que l'automne s'installe sur la France. Le riad est rénové avec goût et simplicité dans l'esprit épuré qui fait fureur en déco actuellement. C'est un lieu chaleureux et très calme, à l'abri de la rumeur du souk et de la fureur des mobylettes pétaradantes.
 









 
Aujourd'hui, c'est off et nous décidons de partir à la découverte de la médina et des souks. Après avoir retiré de l'argent sur la place JelF, nous partons pour la place des épices, toute proche. Nous montons sur la terrasse du café des épices, un lieu dans lequel je n'avais pas pu aller l'année dernière. Il fait partie de cette catégorie de nouveaux commerces qui exploitent les terrasses et la vue qui va avec pour proposer aux touristes un havre de paix entre deux plongées dans les ruelles tentaculaires. Café ou restaurant, la déco est soignée, très tendance, et le concept toujours le même, le patron aussi d'ailleurs... Mais ça marche parce qu'il y a  toujours la touche marocaine qui fait la différence et conserve au lieu son identité marrakchi.  Nous faisons connaissance autour d'un thé à la menthe ou d'un café au lait, les anglo-saxonnes préférant leur breuvage habituel.
 




crédit photo Ellen
 
j'achète un tapis berbère car je n'ai aucune idée du temps libre dont nous disposerons plus tard pour faire les boutiques. Je suis la seule française du groupe et j'aide les filles dans leurs négociations. Me voilà en train de jongler avec les devises et les langues, concentrée pour ne pas annoncer de travers en anglais une somme en dihrams convertie en euros... Heureusement que les 3 anglaises attendues ne sont pas encore arrivées...
Nous déjeunons au Nomad, déclinaison en restaurant du café des épices situé juste en face de la place. Comme les propriétaires ont tout compris, il y a même une boutique au rez de chaussée qui vend à un prix prohibitif les articles de vaisselles et accessoires marocains que l'on peut acheter trois fois rien dans les échoppes de la médina.
Le déjeuner est cependant excellent, la bière aussi ! Moi qui croyais ne pas boire d'alcool de la semaine ! J'ai commandé un burger d'agneau, une bonne idée du chef de mixer une recette fashion avec de la viande locale.






 
Nous avons fait plus ample connaissance et déambulons en sens inverse vers le riad où je peux apprécier à la lumière le tapis négocié plus tôt dans l'ombre des échoppes.


 
 
 

Marie est arrivée. C'est une anglaise qui a déboulé un peu plus tôt dans la journée. Elle a l'air d'avoir un sacré niveau en crochet. Elle est aussi très enrhumée et a déjà profité d'un soin dans un hammam voisin pour tenter d'enrayer son rhume.
Tea time on the roof. Au soleil il doit faire 30°, le bonheur. Entre mes mains, le livre de Cédric Gras "Vladivostok neiges et moussons". Le 20 octobre, l'hiver arrive dans cette ville d'extrême orient, le 21 octobre, je regagne l'été fini en France en lézardant dans la ville rouge...
La conversation entre les filles s'épuise un peu et je me sens fatiguée. Je descends dans la chambre pour me doucher. Ellen arrive alors que je suis en train d'essorer mes cheveux. Elle repart faire un tour car il est à peine 18h et notre dîner est programmé pour 20h30. Elle me propose de l'accompagner.





A nouveau nous sillonnons au milieu des vélos, des mobylettes et des charrettes à bras. J'achète 2 paires de babouches et un petit balai en paille. Nous croisons Ingrid et son amie Rosa qui rentrent du café des épices, le QG du cool crochet. Petit à petit, les boutiques ferment et le soir tombe. Nous retournons sur nos pas, à l'affût des repères maintenant familiers.
Nous nous retrouvons toutes sur la terrasse. Nous sommes 10 inscrites au workshop, il faut ajouter Ingrid et Rosa son amie, et Anke, la propriétaire des lieux et notre guide, qui sera la 13e à table. Anke est hollandaise, elle a acquis le riad en 1999. Elle partage sa vie entre ici et Amsterdam où elle dirige un concept store qui vend des meubles et accessoires pour la maison. Elle y vend bien sûr des produits manufacturés au Maroc, tabourets, vaisselle, tapis, linge etc... C'est une femme formidable, bourrée d'énergie, positive, gaie, à l'écoute des autres, ouverte sur le monde. Elle parle hollandais, anglais, français, arabe. C'est une vraie femme d'affaire avec un coeur en or et une touche rock'n roll. Elle ressemble d'ailleurs à Marianne Faithfull je trouve.
Le repas est magique. Nous dégustons des mets simples mais goûteux. Un vrai repas de filles avec soupe à la betterave d'un rose magnifique, salade marocaine, sardines, fruits rôtis, du vin rouge et blanc, du thé à la menthe pour finir.
Ingrid qui est aussi jolie et agréable qu'elle semblait l'être à travers son blog, nous distribue nos programmes. Le workshop a officiellement commencé, je suis sur un petit nuage !

jeudi 22 octobre

Je me lève pour vérifier la couleur du ciel. Il est voilé. Il est 8 heures, Ellen est réveillée, nous montons petit-déjeuner. Dans les chambres joliment arrangées, les filles pépient. Le riad est à nous pendant une semaine, nous sommes dans une bulle hors du temps et nous comptons bien profiter au maximum de tous les moments magiques que nous vivrons ensemble.



 
crédit photo Ingrid
 A la suite d'Anke, nous traversons la médina. Elle s'arrête dans chaque échoppe, fondouk, nous entrons dans chaque arrière cour. Elle salue en arabe, discute, sourit, ici elle semble connaître tout le monde.




Nous la suivons dans un fondouk en piteux état où nous sommes gentiment accueillies par un homme qui nous propose de boire un thé en terrasse dans leur café improvisé. Il installe en un tour de main chaises et tables pour nous toutes. Je discute avec lui et Anke, en français. Anke se désole de voir des endroits aussi beaux s'abîmer sans que personne ne fasse rien. Problèmes d'indivisions dans des familles trop nombreuses..
Il fait très chaud sur cette terrasse maintenant que le soleil s'est levé. Une séance de shooting est improvisée avec Ingrid pour sujet principal avant qu'elle ne photographie à son tour le groupe. Les rires fusent.





crédit photo Ellen






 
crédit photo Ingrid

A tour de rôle nous portons le filet rempli d'écheveaux de laine qu'Ingrid a préparé au riad.



Nous progressons dans la médina, appareil photo en bandoulière.
En chemin nous rencontrons un homme qui crochète dans la rue. Anke entame une conversation en arabe.





dégustation de figues de barbarie, orchestrée par Anke of course !








 Avant d'entrer dans la boutique de laine, but de notre promenade ce matin, Anke nous met en garde : ce n'est pas une boutique pour touristes, ne vous extasiez pas sur les stocks de fil en poussant des oh et des ah et assurez vous que vous avez l'autorisation de déambuler dans les réserves. Mais n'hésitez pas à acheter, la laine ne coûte rien ici. Nous pénétrons dans la caverne d'Ali Baba. La laine est empilée du sol au plafond dans des coloris allant du pastel au vif, déclinés dans toutes les nuances. J'essaie de garder la tête froide mais je craque pour plusieurs cônes d'un fil assez fin aux couleurs douces. Un écheveau de laine écru me fait de l’œil, un de fil mélangé gris/marron me tend les bras.... 8€ seulement. Les filles font la razzia, je préfère rester sage, j'ai peur que les couleurs vives déteignent trop.





  Devant la porte de l'échoppe, une charrette s'est arrêtée et nous déleste des poches gonflées de fils multicolores. Nous sommes aux anges, comme des gamines devant un arbre de noël.


Dans la rue,  le spectacle continue.





 
Nous avons maintenant rendez-vous à la maison de la photographie pour déjeuner et crocheter.
Je connais ce fondouk superbement restauré pour l'avoir visité l'année passée. Je suis ravie de revenir m'attabler sur la terrasse couverte où la vue sur la médina est incroyable et s'étend jusqu'aux montagnes du Rif.






 






 Salades et thé à la menthe puis nous attaquons le vif du sujet.
L'après-midi est une parenthèse enchantée, amusante et studieuse. Nous crochetons le projet du jour proposé par Ingrid, une ceinture dans deux coloris différents et un point qui fait ressortir un relief en V.
 




 
le bracelet crocheté par Cornelia et offert à Ingrid
 Je m'applique tout en écoutant les conversations. Le temps passe, rythmé par les voix cristallines des enfants de l'école voisine et celle rauque et envoûtante du muezzin.

crédit photo Ingrid

crédit photo Ingrid
En fin d'après-midi, alors que nous redescendons au niveau de la rue, le rythme s'accélère. Nous suivons à une cadence rapide un jeune homme qui nous conduit jusqu'à Mouassine pour visiter la Douiria avant que la nuit ne tombe.
J'ai à peine le temps de photographier une oeuvre du street artist C215 dont je croise les œuvres dans les grandes villes du monde.


 La Douiria du derb el Hammam est située dans le quartier saadien. C'est un joyau de l'architecture de Marrakech datant du 16e siècle. Elle a pour vocation à devenir un musée des traditions et coutumes marocaines. La rénovation, pratiquée dans les règles de l'art par des artisans du cru a remis au jour sculptures, et couleurs d'origine. Ocres et bleus se déclinent dans des pièces conçues à l'époque pour recevoir des hôtes de marque en transit dans la ville rouge. L'un des propriétaires actuels, un français riche et érudit nous fait l'honneur d'une visite commentée et passionnée. Je n'avais pas eu cette chance l'année dernière quand j'étais passée par là. Les travaux ont bien avancé et le musée ouvrira bientôt ses portes. Même concept qu'à la maison de la photographie puisqu'il s'agit des mêmes propriétaires, expos dans les étages, café/restauration rapide en terrasse. On ne change pas une équipe qui gagne...


















 Nourries par la beauté des lieux, nous retournons nonchalamment vers le riad, Anke pilotant son vélo hollandais peint en jaune. Dans l'obscurité naissante, nous nous retrouvons sur la terrasse pour un apéritif dinatoire. La journée était parfaite, la soirée s'annonce tout autant pleine de promesses.

 

vendredi 23 octobre

Le réveil d'Ellen nous a joué un sale tour. Il a sonné toutes les heures ou demi-heures à partir de 4h du matin sans qu'elle puisse l'arrêter. A 7h, nous étions un peu groggies... Petit déjeuner alors que le jour n'est pas encore complétement levé et nous partons vers la place JelF à la rencontre des deux calèches qui nous conduiront à Majorelle.





 
 Les cochers nous font d'abord faire un tour de la ville et je m'improvise guide touristique dès que je reconnais un lieu ou un monument. En passant devant les tombeaux saadiens, j'explique aux filles qui sont montées avec moi qu'il y a un nid de cigognes installé là et habité par une famille. Le nid est vide, mais comme nous connaissons en France un bel été indien, je suppose que ces migrateurs n'ont pas encore quitté leur quartier d'été installé plus au nord.
 



Après plusieurs détours dans la circulation dense des grands axes, nous arrivons dans la ville nouvelle et les calèches s'arrêtent devant le jardin qui ouvre à l'instant au public. Je rentre la première et remonte l'allée au milieu des pots multicolores et des bambous comme si j'entrais dans les pages d'un livre. Aucun touriste dans ma ligne de mire, où que je regarde. Un court moment je suis comme Yves Saint Laurent et Pierre Bergé se promenant dans les allées de leur jardin, seuls à profiter de la beauté des lieux.




 Il est encore tôt et le ciel est voilé, j'ai peur que cette lumière pâle ne gâche la visite mais Ingrid, toujours optimiste, me répond que nos photos n'en seront que plus belles, différentes.



Les bougainvillées sont bien plus en fleurs que l'année dernière en mai.
 
 A la boutique, j'achète de la peinture bleu majorelle of course, quelques cartes postales et les lettres de Pierre Bergé à YSL que je commence à lire.

crédit photo ingrid

 Anke m'apprend qu'elle les a vu entrer un jour dans un restaurant très couru de Tanger. Elle n'oubliera jamais la présence magnétique du couturier.
 

Nous  nous retrouvons toutes au café du jardin, bientôt une session de crochet va commencer. Les filles ont déjà sorti leur matériel. On nous installe dans un des salons latéraux et la leçon du jour est distribuée : nous devons réaliser des losanges dans un fil mélangé qui ressemble à s'y méprendre au fil récup vendu par la droguerie.
Très sérieusement, nous sommes penchées sur nos ouvrages, Ingrid passant de l'une à l'autre pour nous aider. Elle est d'une patience d'ange et ça paye, nous sommes toutes sages comme des images, concentrées et déterminées.



 
crédit photo Ingrid
Les cendres d'YSL sont répandues dans le jardin où une stèle rend hommage au couturier. Son esprit doit flotter au dessus de nous, je parie qu'il s'est amusé de nos travaux d'aiguilles. Les touristes sont intrigués par notre petit groupe. Ingrid me raconte que l'année passée, une femme avait essayé de subtiliser un tuto qui trainait.
Nous quittons Majorelle à regret. En face de la rue, Anke nous guide vers la boutique branchouille que j'avais également visitée l'année passée. J'achète un savon artisanal. Les prix sont prohibitifs, celui du miel notamment vendu 28€ les 500g !
Depuis le trottoir où nous sommes quelques unes à attendre le reste du groupe, j'observe là deux hommes qui brodent des coussins, ici un vieil homme tout de noir vêtu marchant devant un attelage. La rue est un spectacle permanent et l'avantage d'être dans un groupe, c'est de pouvoir se dissimuler derrière pour photographier en toute discrétion.



 
Nous grimpons dans un minibus qui nous dépose hors de la ville. En chemin, Ingrid et moi prenons des photos au vol.





 
Un français (encore un) est propriétaire d'un coin de désert à 20 min de l'aéroport dans lequel il a installé un village de luxe pour touristes en quête de grands espaces. La pause propose des maisons d’hôtes en dur ou sous des tentes berbères. Il y a même une maison centenaire javanaise en teck démontée à Java et remontée dans le désert... Crazy... Un oasis de vergers, une piscine, plusieurs points de vue sur le désert marrakchi et l'oued en contrebas qui sert de parcours de golfe, sans pelouse...







 Nous sommes installées pour déjeuner sous une tente berbère. Le ciel est complétement voilé maintenant et quelques gouttes de pluie inoffensives rafraîchissent l'atmosphère. Du coup nous n'avons pas envie de profiter de la piscine ou d'ailleurs un groupe d'ados batifole à grands bruits.
Nous crochetons, papotons, en sirotant du thé. C'est assez incroyable de nous retrouver là, au milieu de nulle part, servies comme des princesses.



 
crédit photos ingrid







 Dans l'après-midi, le propriétaire nous fait visiter son domaine et nous restons jusqu'à la nuit, assises dans des fauteuils posés en haut d'une dune, à admirer le paysage et le village qui s'illumine en contrebas.
 



 

la cabane de java en teck





 

Un thé au sahara...
Dans la shop, j'achète de l'huile essentielle de fleur d'oranger et du savon noir pour le hammam.

la cuisinière à la Vermeer...

La nuit est tombée sur le désert. Retour à Marrakech.

 
Il pleuviote tout le long du dîner que nous prenons sur la terrasse entre deux rangs de crochet. Agglutinées sous les lumières nous progressons en bavardant jusqu'à ce que chacune à tour de rôle prenne le chemin de sa chambre.

Samedi 24 octobre

Il pleut trop pour que nous petit déjeunions sur la terrasse. C'est l'occasion de profiter du salon d'hiver, une pièce dont le sol est recouvert de magnifiques zelliges et où trône une cheminée. Les coussins des banquettes sont recouverts de tissu afro. L'un d'entre eux représente le couple royal hollandais.







 
Ingrid nous présente le projet du jour, une paire de mitaines crochetées avec 2 fils contrastés. Nous préparons notre matériel avant de partir pour ne pas obliger Ingrid à porter un lourd filet. Nous avons rendez-vous place des épices avec Aïcha, une jeune femme marocaine qui doit nous initier à la méthode de crochet marocain.
La médina est lavée par les pluies de la nuit, attention pavés glissants !



 Par petit groupe de 3, pendant que les autres sont attablées dans le café des épices, nous essayons de manier un vilain crochet en plastique gris, plat, au bout pointu. Sur le moment je crois comprendre la méthode mais je n'arrive pas à débuter mon ouvrage.



crédit photo Ellen
  Aïcha ne parle que l'arabe, et un salmigondis de français et d'anglais, juste de quoi expliquer sans relâche sa méthode. Elle tient un stand sur la place où elle vend des bonnets qu'elle crochète à longueur de journée. Elle est voilée de la tête aux pieds dans une robe grise. Nous ne verrons d'elle que ses yeux et ses mains potelées. Nous "payons" notre leçon en lui achetant des bonnets. Nous passons un bon quart d'heure à mettre son stand sens dessus dessous comme un jour de solde dans un grand magasin...

 


Ce fut un drôle de moment chargé d'émotion et de partage qui me laisse pourtant mi figue-mi raisin. J'espère juste que nous aurons permis à Aïcha de gagner un peu mieux sa vie aujourd'hui que les jours où elle ne donne pas de leçon à une bande de fofolles blanches en quête de rapport privilégié avec les autochtones... En tout cas, c'est sûr, elle a du pain sur  la planche, nous avons pillé son stand !



Anke nous entraîne à sa suite dans le dédale de la médina, à dar el bacha pour nous faire découvrir souk Cherifia, une boutique dont on ne peut pas deviner l'existence depuis la rue. Meubles, objets, oeuvres d'art, tout est très tendance ici, un mix afro/arabe qui s'accorde à merveille avec l'architecture du riad et les zelliges au sol, différents pour chaque pièce.
Nous faisons quelques emplettes, j'achète pour chacune de mes copines françaises un porte-clés composé de perles et de tissu afro.





 Nous continuons à déambuler dans ce quartier.






Nous déjeunons au Jardin, autre succursale du café des épices, du Nomad et de la terrasse des épices dans lequel j'avais diné l'année dernière.





 


 Le jardin est installé dans un riad entièrement repeint dans différentes nuances de vert. Salle de restaurant au rez de chaussée, boutique chic de fringues en terrasse tenue par Norya ayroN qui accueille la jet set en quête d'une tunique en tissu fluide. Une galerie de photos la montre entourée des stars de notre temps comme Sharon Stone ou Monica Belluci. Cornel, très people, s'offre un selfie après avoir choisi une robe.
Anke a choisi le menu pour nous : des entrées européennes mais des plats traditionnels : pastillas et briouates. Tout est délicieux. Anke croise une connaissance, un européen qui a lui aussi ouvert un riad dans la médina.


La maison d'Anke qui sert aussi de maison d'hôte quand le riad est complet
 Nous avons quartier libre pour l'après-midi. Marie souhaite retourner au hammam, je l'accompagne. Nous nous faisons étriller de la tête au pieds par une jeune femme pleine d'énergie qui ne ménage pas sa peine. Ses gestes répétitifs et cadencés semblent chorégraphiés. Elle scande ses mouvements de quelques mots, toujours les mêmes, qu'elle répétera tout le long de la séance "ça va madame"... Le tout, dans la vapeur et le bruit de l'eau déversée à grands seaux, est totalement hypnotisant.
Pendant que je reprends mes esprits devant un verre de thé, Marie qui s'était cassé un ongle, s'offre une manucure. La jeune femme qui s'occupe d'elle a un mal fou à peindre une french manucure. Marie sauve la situation en lui demandant de tout effacer et de peindre ses ongles en rouge.
Je sors du hammam complétement vidée. Du coup je plante le groupe qui a réservé une table au Nomad. Je n'ai absolument pas faim et j'ai envie de rester un peu seule. Je m'installe sur les banquettes du rez de chaussée avec mon carnet, téléphone, bouquin, apn, et mon crochet of course ! Je veux avancer sur les mitaines que nous avons commencées aujourd'hui.
Ingrid a profité de cet après-midi pour choisir un magnifique tapis aux formes géométriques dans le souk. Elle l'étale sur le sol du riad et le photographie depuis la terrasse.

 
Puis elle monte se préparer pour sortir. La pluie commence à tomber et je me précipite sur le tapis pour le plier et le mettre à l'abri.
Quand toutes les filles sont parties, je me détend en écoutant de la musique lounge diffusée dans le riad. Anke m'a proposé de me faire servir une collation, je me régalerai d'un bol de soupe fumante et parfumée. Le riad est magnifique sous cette pluie qui reflète les lumières et la végétation.




Dimanche 25 octobre

Ici aussi on passe à l'heure d'hiver. Je suis donc en avance car je ne l'apprends que de la bouche d'Aziz qui n'a pas dressé la table du petit déjeuner. Il est 7h30 !
Il s'affaire, la terrasse est sens dessus dessous après la pluie de la veille.


























 
J'ai du temps pour crocheter et avancer ma 2e mitaine. Je prends le riad en photos sous toutes les coutures. L'endroit est magnifique sous ce ciel bleu lavé par la pluie. Je vais aussi faire un tour dans le souk avec Marie et je repère un vendeur de petits tabourets en bois. Quand j'aurai organisé le contenu de ma valise, je pourrai peut-être envisager d'en acheter un.
Aujourd'hui, c'est officiellement le dernier jour du workshop. La plupart d'entre nous partirons le lendemain, je reste avec quelques unes jusqu'à mardi.
Nous partons en bus pour l'Atlas. Mais d'abord nous faisons une pause café/thé au Fellah hotel. C'est une idée de Anke qui n'y était encore jamais allée. Le Fellah est un hôtel luxueux avec piscine, clubbing, restaurant, boutique etc... Comment passer du temps à Marrakech sans voir Marrakech...
La déco est très européenne mâtinée juste ce qu'il faut de moroccan spirit. Mais le résultat est assez réussi. Nous prenons un thé sous un soleil de plomb sur la terrasse, face à la piscine. L'endroit me fait penser à la Co(o)rniche au Pyla à cause du jardin aromatique. L'endroit est kind friendly, les enfants sont en plein jeu de piste pendant que leurs parents lézardent au soleil. Comme le fait remarquer Monique, cet hôtel pourrait-être planté n'importe où, seuls les éléments de déco locale laissent imaginer que nous sommes à deux pas de la ville rouge.


 


 









 Nous arrivons bientôt dans un endroit paradisiaque, la Kasbah Bab Ourika après avoir emprunté une série de lacets étroits à flanc de montagne. Sur le chemin, Anke, qui sait que je suis venue au Maroc 30 ans auparavant, me demande ce que je trouve de changé. Pas grand chose, si ce n'est les paraboles sur la place J.el F. et les poches plastiques qui envahissent le paysage. La ville est tentaculaire. En Afrique les femmes crochètent le plastique, ici je n'ai rien vu de la sorte... Mais je dois bien reconnaître que  la ville s'est ouverte au tourisme en proposant des lieux originaux et paradisiaques et au cœur même de la Médina pour la plupart. Je découvre aussi, dès la sortie de la ville, des jardins et parcours aromatiques proposés à la visite, annoncés par des panneaux 4x4.








 Nous sommes accueillies dans une demeure somptueuse. Nous traversons une enfilade de pièces à la déco coloniale et locale. Dans un petit salon au sol recouvert d'un tapis berbère, un feu de cheminée réchauffe l'atmosphère fraîche. N'oublions pas que nous sommes aux portes de l'Atlas au mois d'octobre et que les nuages chargés de pluie jouent à cache cache avec le soleil.


 Nous nous installons dans un coin de la terrasse. D'ici la vue sur la montagne est splendide. Le jardin s'étire jusqu'à un potager incroyable où poussent les fruits et les légumes qui sont servis au restaurant. Je chipe des graines de basilic que je partage avec Agaliz.













 
 
  








Le restaurant fonctionne comme un self. Buffet des entrées, plats chauds, et des desserts inattendus sous ses latitudes : crumble, tarte aux pommes, coulis de fruits rouges, chantilly... Aucune pâtisserie orientale à l'horizon...
Le projet du jour consiste à maîtriser les loops. J'adore l'exercice et confectionne un collier composé de 3 carrés superposés de couleurs différentes. On dirait un collier ethnique. Cornelia aussi a détourné l'idée en réalisant un bracelet dans deux fils dorés très fins.






 



Cornelia fait une sieste au bord de la piscine dans laquelle Marie sera la seule à piquer une tête. Il fait trop frais pour moi et pour toutes les autres semble-t-il. Chacune déambule à tour de rôle à la découverte de ce lieu magique, totalement hors du temps. Les touristes sont encore une fois intrigués par notre petit groupe et selon leur pays d'origine, il se trouve toujours l'une d'entre nous pour leur répondre dans leur langue.








En fin d'après-midi on nous sert un thé avec des biscuits et nous restons là, à savourer notre dernière journée jusqu'à la nuit tombée. Mes mitaines sont terminées, il était temps, je n'y vois plus assez. On nous apporte des bougies et la pluie se met à tomber. Le personnel déroule dans les patios des sortes d'entonnoirs qui recueillent l'eau retenue par les bâches transparentes faisant office de toit au dessus des salles à manger à ciel ouvert.
 Il est temps de redescendre sur terre, nous sommes escortées jusqu'au bus sous de grands parapluies.
Ce soir c'est le "dîner d'adieu". Pour l'occasion, je porte un tee-shirt noir qui fait ressortir le collier que j'ai crocheté cet après-midi. La soirée commence par un discours de Monique qui présente à Ingrid et Anke le cadeau qu'Ellen a eu l'idée de leur offrir au  nom de toutes les filles du workshop. Elle a fait broder par Aïcha "cool crochet october 2015" sur des paniers. Beaucoup d'émotion, Anke et Ingrid sont surprises, et nous ne retenons pas nos larmes.


 Sur la carte postale qui accompagne les présents j'ai écrit en français "certainement mon meilleur souvenir de Marrakech. Merci de tout coeur". Nous nous embrassons. Anke me dit que je suis la première française qu'elle rencontre à être aussi ouverte au monde et aux autres.  Je lui dit le plaisir qu'elle me fait par ses mots et exprime le souhait de revenir dans sa "maison". Elle m'invite à revenir chaque année si je le souhaite.
Le dîner préparé par les femmes du riad est encore une fois délicieux et délicat. Mais la pluie vient troubler la fête et nous nous replions dans les étages. Ingrid, Rosa, Agaliz, Cornelia et moi nous retrouvons dans le salon du 1er étage à  papoter et boire du thé en dégustant des pâtisseries orientales. Je n'ai pas envie d'aller me coucher, je veux profiter au maximum de cette dernière soirée, du rire cristallin d'ingrid, du sourire de Rosa, de la voix ténue de Cornelia et de celle, plus rauque mais si attachante d'Agaliz.

Lundi 26 octobre

Journée off, les dutch women, Ingrid compris, prennent leur avion ce soir.
Le petit déjeuner traîne en longueur, nous profitons de nos derniers moments toutes ensemble.  Je traîne et dégaine l'apn pour saisir la vie quotidienne et les couleurs du riad.




 A quelques-unes nous retournons dans la boutique de laine. Alors qu'il nous avait fallu 3/4 d'heure pour atteindre la boutique avec Anke en nous arrêtant devant chaque échoppe ou presque, nous y sommes en 10 minutes à peine. Monique craque pour une couverture de laine qu'elle avait repérée la première fois et j'achète deux écheveaux de fil que je crois être kaki et qui s'avère, à la lumière du jour être moutarde...  A nouveau les couleurs de la rue.
 

 

Nous attendons les autres au café des épices, sur la terrasse. Je commande un thé et des pâtisseries orientales pour faire goûter aux filles qui n'en ont pas vu la couleur pendant le séjour, aussi étonnant que cela puisse paraître... Monique et Marie en commandent aussi et nous improvisons une dinette au soleil. C'est le moment de faire le point sur cette semaine marocaine qui nous a permis de nous rencontrer si loin de chez nous. Nous avons formé un groupe homogène, nous intéressant mutuellement les unes aux autres. Je suis sans doute celle qui aura eu le plus de difficultés à communiquer mais les filles m'ont déjà rassurée sur ce point : pour une française, je me débrouille bien en anglais !
Encore un petit tour dans le souk puis Marie nous quitte, c'est la première à partir. Monique et moi continuons nos achats en nous perdant dans les ruelles. Elle a envie de vaisselle et se débrouille bien en français avec le vendeur. Celui-ci me prendra pour une native !
De retour au riad, nous passons un long moment de farniente sur la terrasse, au soleil. Nous crochetons, papotons, buvons du thé. Monique et Agaliz comptent bien profiter de leur dernière après-midi. Ingrid et Rosa sont en ville de leur côté, Ellen, Beater et Connie sont parties faire un hammam. Les jumelles anglaises Amanda et Caren sont aussi en vadrouille ainsi que Cornel qui fait les boutiques.
Puis vient l'heure du départ des dutch girls Ingrid, Rosa, Monique, Agaliz. Quelle chance elles ont de voyager ensemble et de prolonger ainsi leur séjour marrakchi !
Soudain le riad est vide. Beaucoup d'émotion, c'est un crève cœur de se séparer après cette semaine incroyable.
Je décide de ne pas rester sur cette triste parenthèse et monte me doucher. Puis je pars sur la Place Jel F. J'achète tout d'abord un timbre pour la carte postale que je traine dans mon tote bag depuis Majorelle ainsi qu'un magazine féminin marrakchi "Madame à Marrakech" dont j'avais entendu parlé en France. Pour le lire, je m'installe à la terrasse du Café de France et déguste un thé à la menthe en regardant passer les locaux et les touristes. Le serveur est vêtu à la parisienne, costard noir et tablier blanc, le cadre arbore des vestiges coloniaux, c'est un lieu où traîne dans l'air l'esprit d'une époque révolue.

 
Je remonte la rue Dabachi, achète à un vieil homme 2 énormes grenades et plus loin un tout petit tabouret qui rentrera juste dans ma valise.
Au riad, je retrouve Cornelia. Elle a le blues. Nous ne parlons presque pas. J'enregistre le chant des oiseaux et le muezzin sur mon apn. La nuit tombe sur Marrakech, la rumeur de la place s'étend jusque là.
 


Beater, Connie et moi allons dîner dans un petit restaurant de la rue Dabachi. Cornelia est trop triste pour diner et Ellen préfère acheter une bricole à  manger dans une échoppe.
Dernier soir à Marrakech le coeur n'y est plus vraiment.

Mardi 27 octobre

Je suis réveillée peu avant 7h par le bruit de la valise de Cornelia qui est la 1ere à partir ce matin. Je descends pour lui dire une dernière fois au revoir. Elle est partie pour un long périple jusqu'en Afrique du Sud avec 2 étapes et un jet lag à la clé. Elle n'arrivera chez elle que le lendemain en fin de journée.


 
Ellen est réveillée. Je me recouche quelques minutes mais me rappelle soudain qu'elle quitte à son tour le riad vers 10h et qu'elle est la seule à posséder une paire de ciseaux et des aiguilles. Je profite de sa présence pour entreprendre les finitions des petits ouvrages que j'ai réalisés dont un étui pour l'Iphone de K. dans sa couleur de prédilection, orange.
Ellen part, elle écrase quelques larmes. Nous nous sommes bien entendues toutes les deux même si elle est persuadée que le bafouillage avec son réveil le jour de Majorelle a mis de la distance entre nous. Je crois surtout que la barrière de la langue n'est pas une mince affaire et que mon esprit indépendant l'a parfois déroutée. Elle m'a offert un très joli miroir bordé de plastique vert, sachant que j'en cherchais un désespérément dans toute la ville. Je lui fais signe depuis la terrasse, alors qu'elle part à la suite de la charrette à bras comme les autres filles avant elle.
Je me plonge dans la lecture du plan, bien que les jardins de la Koutoubia ne soient pas sorciers à trouver...
Pendant le petit déjeuner, Anke a fait venir une femme qui dessine des tatouages éphémères au henné sur les mains des filles qui sont encore là. Je garde mes derniers dirhams pour acheter des pâtisseries et de toute façon, je n'ai pas très envie de rester bloquée la main en l'air sans pouvoir rien toucher pendant plusieurs heures...



 Anke nous a apporté des cartes postales du riad et j'en écrit une pour mes collègues. Puis je file en direction de la place. Je retrouve sans difficulté la pâtisserie des princes et dépense mes dernières pièces en gourmandises pour les enfants et K. Puis je pars me balader dans le jardins de la Koutoubia. Ils sont presque vides à cette heure, quelques touristes tournent autour de la mosquée, l'endroit est très calme.








 En revenant vers la rue Dabachi, je tourne dans une rue perpendiculaire et la longe sans trop savoir où je vais atterrir. Je retrouve une boutique que j'avais visitée l'année passée et me retrouve aux portes du Palais de la Bahia. Seule, j'ai l'impression d'être partie à l'aventure !









 
Je retourne enfin au riad et assiste au départ de Beater et Connie. Je m'installe sur la banquette du patio avec un thé et mon livre. Je suis seule, Anke n'est pas encore de retour et les jumelles se baladent toujours, elles seront les dernières à partir.
En fond sonore, la radio marocaine en sourdine rythme le travail des femmes en cuisine et dans les chambres. Je savoure un dernier moment de calme dans ce riad où Anke a su si bien allier tradition et modernité.





 Vient l'heure de mon départ, je dis au revoir aux jumelles anglaises. Anke est là et m'escorte jusqu'à la porte du riad alors qu'elle est en train de déjeuner dans la cuisine en compagnie de Maria, son associée et Fouzia, la jeune employée de la réception.
Nous nous remercions mutuellement pour ce que chacune a apporté à l'autre et je promets encore une fois de revenir.
La charrette avec ma valise s'éloigne, et jusqu'à ce que je tourne au coin de la rue, j'aperçois Anke qui me fait de grands signes de la main...

Contre toute attente, j'ai passé une semaine absolument incroyable ici. J'appréhendais de rencontrer Ingrid en chair et en os, l'attitude de mes partners anglophones, ma capacité à me faire comprendre en anglais. Tous ces doutes ont été balayés dès que j'ai franchi la porte du Riad.
Jamais je n'aurais pu imaginer le plaisir que j'ai eu à partager des moments de crochet, les dinettes sur la terrasse, la découverte d'endroits uniques et magiques au 4 coins de la ville avec ce groupe de filles allemandes, hollandaises, anglaises et sud africaine. Ingrid est vraiment une fille adorable, prévenante, souriante, intelligente et toujours de bonne humeur. Sa voix cristalline reste un joli souvenir. Son ami Rosa est un amour de fille, discrète, drôle et tellement prévenante... Anke est une personne remarquable qui a su imposer son style sans heurter les marocains. Son intégration dans cette ville envahie par les étrangers à fort pouvoir d'achat repose sur le respect, la solidarité, le dialogue et la gentillesse. Elle a fait l'effort d'apprendre l'arabe, et quand elle est seule, elle va souvent dîner sur la place JelF pour discuter avec les familles marocaines qu'elle y rencontre.
Je ne sais pas si je reverrai Ingrid un jour même si je sais que je suis là bienvenue chez elle comme elle l'est chez moi si elle souhaite venir en France.
Je compte bien revenir à Marrakech chez Anke, et poser à nouveaux mes valises à Chambres d'amis.



Mes partners :
de gauche à droite Ingrid, Rosa, Agaliz, Beater, Cornelia, Marie, Ellen, Caren, Moi, Monique, et au premier plan, accroupies : Amanda, Anke et Connie.



Pour mémoire voici la liste des filles par pays d'origine :
Ellen (Munich), Beater et Connie (Allemagne), Agaliz, Monique, Ingrid, Rosa, Anke (Hollande), Cornelia (Afrique du Sud), Amanda, Caren et Marie (Angleterre)